ou sans doute un des plus beaux voyages qu’il m’est donné de savourer plusieurs fois par an.
Nous y étions encore la semaine dernière,
éblouis par la lumière d’une fin de journée méditerranéenne.
Un grand et long voyage en train, avec des paysages à couper le souffle dans des wagons baignés de calme. Une ligne mythique (sans doute disparaîtra-t-elle un jour car elle n’est pas rentable) : Béziers – Clermont-Ferrand.
Jamais parcourue d’une traite, je la connais pourtant de A à Z.
Par morceaux, plusieurs fois par an, chaque saison y est juste sublime, quelque soit la météo.
Un train qui glisse au-dessus des champs et se faufile dans les forêts,
rarement le long d’une route.
Surnommé l’Aubrac, il traverse des paysages absolument déserts, vertigineux de beauté.
Il passe sous le viaduc de Millau et sur le viaduc de Garabit.
Je n’ai pas de photos, et mes dessins traduisent mes impressions,
persistances rétiniennes de plusieurs jours.
Chaque fois le spectacle m’hypnotise, je rêve éveillée.
Les romans lus dans ce train ont gardé un goût de ces instants suspendus,
fresques et aventures à travers les siècles, souvenirs totalement intemporels.
S’offrir le temps de ce voyage, quasi initiatique, est un luxe accessible à tous, à condition de savoir l’apprécier… oublier tout téléphone, les larges fenêtres comme seuls écrans,
se munir d’une lecture nourrissante.
Prévoir autant un vêtement douillet que léger, lunettes de soleil, écharpe.
Un pique nique enveloppé dans un grand torchon avec bouteille de vin,
thermos de café, fruits, noisettes, charcuterie…
Dans la version complète en Intercité, il y a un petit chariot de boissons et de victuailles qui déambule à travers les wagons, mais dans les extraits de parcours en TER, ne compter que sur soi-même. Les trains TER n’ont plus de distinction de première ou deuxième classe, mais certains en ont gardé les compartiments… effet Orient-Express garanti! Prix de l’aller plein tarif sur l’intégralité du parcours : 52,60 €
À Béziers, juste en face de la gare, le parc est absolument magnifique, et le café de la gare, aussi modeste soit-il embauche un personnel riant et chaleureux.
À Clermont, liaison directe pour Paris, mais aussi point de départ, de passage ou d’arrivée d’autres trains magiques :
Le « Cévenol » (Clermont-Nîmes-Marseille), la grande traversée Est-Ouest (Bordeaux- Lyon) et un de mes chouchous : le Clermont-Aurillac, qui escalade les contreforts du Lioran, cascades, sources et clairières à volonté.
(Et Audrey a enfin créé un blog spécifique à ses voyages, où l’on retrouve son regard singulièrement tendre sur l’humanité, et le partage de ses bonnes adresses. Avec de belles photos, toujours délicates et sensibles)