La bouscarle de Cetti est un passereau furtif, nichant dans les taillis, il est difficile à observer.
On peut néanmoins adopter son portrait… par ici!
[vendu]
« […] Dans la lumière de bronze, nous étions immobiles et silencieux, impressionnés. Nous avons entendu d’autres oiseaux que David et Elsie ont identifié à leur chants ; bruant vespéral, bruant sauterelle, passerins indigo et une grive des bois. Des hirondelles à front blanc se dépêchaient de rentrer chez elles, dans leurs nids de boue en forme de bouteille sous les avant-toits de la grange. Des hirondelles bicolores, des troglodyte mignons, des merles bleus, des grands ducs d’Amérique et des effraies des clochers nichaient aussi alentour. David et Elsie semblaient tenir à tous ces oiseaux autant qu’aux vaches qui les faisaient vivre.
Elsie et David ne sont pas des ornithologues typiques armés d’une paire de jumelles et membres du Club Audubon ni des hippies idéalistes qui tentent de sauver les baleines. ce sont des agriculteurs pragmatiques qui veulent défendre un moyen de subsistance que nombre de leurs confrères ont perdu. Ils protègent les alouettes et les bruants d’une mort par pesticides pour bien des raisons. L’une d’elle, et pas la moindre, est liée au fait que ces créatures leur servent de pesticide. L’agriculture biologique met en œuvre un niveau d’analyse biogéographique plus souvent associé aux travaux des scientifiques qu’à celui des paysans. Le lien entre David et son champ de maïs est pour moitié méditatif, pour moitié biologique. L’interaction entre les plantes, les insectes, les oiseaux, les microbes et les mammifères est si complexe que David est toujours surpris par le nombre de découvertes qu’il fait encore après une vie passée principalement dehors à observer. Il a vu des nuées d’alouettes migrer chaque année et sait ce que cela signifie. Il observe des hirondelles à front blanc suivre la moissonneuse-batteuse dans les champs à l’abri du vent puis attraper des cicadelles et des sauterelles pendant que les hirondelles noires dévorent des tipules. Rien que l’idée de les recouvrir d’une nappe de poussière toxique, ne serait-ce qu’une fois, sans parler de le faire régulièrement, lui semble une manœuvre autodestructrice similaire au fait de mettre le feu à ses champs et ses étables. »
in Un jardin dans les Appalaches, B. Kingsolver.